OVIDIU
Chers parents,
Ca y est, ils ont eu
notre peau, notre avion décollera
jeudi, mais on ne connaît
pas l'heure. On a été obligés
d'abandonner tout sur
place, voitures et caravanes, vous
me direz, c'est pas
grave, car ils les ont masssacrées au
cours de l'assaut. Je ne
pense pas qu'elles soient
récupérables. J'ai été
très surpris de lire dans la presse
qu'il s'agissait d'un
départ volontaire. Ca me
rappelle
l'armée : Tout le monde sera volontaire, c'est un ordre
!Les petits s'impatientent de vous
retrouver. Nous, on est
moins gais, on avait fait
notre trou ici depuis quatre ans,
repartir à zéro en
connaissant d'avance les conditions de
vie qui nous attendent,
ça ne va pas être facile. On n'est
tout de même pas
des voleurs, même si par çi par là,
certains font les cons
pour ne pas crever. Paraît qu'ils ont
fait pareil un peu
partout en France, chez eux, on traite
mieux les chiens, on n'en
laisserait pas un sans eau et
sans abri. Je vous
laisse, car il faut encore remplir des
papiers, je n'arrête pas
depuis hier soir. A bientôt, chers
parents, ma seule consolation est de vous
revoir bientôt.
Ovidiu
cloclo, 18 août 2010