Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les jardins de Calude
15 août 2014

Hôtel (très) particulier (10)

BON 15 AOÛT !

X

 

Cette évocation des amours passées de Jacques avaient semé un léger froid entre nous. C’est donc silencieusement que nous reprîmes notre marche, Jacques marchait devant et Juliette s’était accrochée à son bras, sans doute dans l’attente de quelques confidences complémentaires. Mais Jacques se taisait, et nous progressâmes ainsi pendant de longues minutes sans que personne ne prenne l’initiative d’ouvrir la bouche. Au bout d’un moment, n’y tenant plus, je dis :

Croyez-vous que nous ayons emprunté la bonne route ? Comment veux-tu que je le sache, répondit Juliette, je suis comme toi, j’y vais à l’aveuglette, qu’en penses-tu, papa ?  Papa boudait dans son coin, mais la voix de sa fille chérie le fit réagir et il murmura : aides-toi, le ciel t’aidera… Ca veut dire quoi, ça ? Ca veut dire qu’il faut t’en remettre à ta bonne étoile, et si on un peu de chance, on sortira bientôt de cet enfer…

-          Moi je me suis bien amusée, dit Juliette

-          Moi un peu moins, dit Jacques

-          Il faut garder espoir, ajoutai-je, les alpinistes perdus dans la neige ne s’en sortent que s’ils ont bon moral

-          C’est comme les archéologues, ajouta papa

-          Oui, et c’est comme les devoirs, ajouta Juliette, si on n’a pas bon moral, on ne les termine jamais

-          Tu as intérêt à les finir, dit papa, sinon…

-          Sinon, plus de vacances, ajoutais-je maladroitement

-          Ah ! Parle m’en, de ces vacances, dit Jacques, je m’en souviendrai longtemps, enfin, si l’on sort vivants !

-          Jacques, il ne faut pas t’écrouler, jusque-là, tu as fait preuve d’un courage exemplaire, ta fille et moi sommes tellement fières de toi !

-          Oui, papa, on est fières de toi, répéta Juliette en écho et en lui lançant un regard plein d’affection et de tendresse

Cette remarque sembla avoir un effet  instantané sur lui, il ne leur faut pas grand-chose, aux hommes parfois, pour repartir d’un bon pied. Les admirer, les flatter, les féliciter et oups, c’est reparti comme en 40 !

-          Allez, dit Jacques, pressons le pas, on a assez lambiné !

-          Pas si vite, les petits amis, dit une voix grave derrière nous, vous êtes arrivés au péage de la rivière tranquille, pour pouvoir la franchir, il faut vous soumettre à un petit test, ce ne sera pas grand-chose.

-          Qui êtes-vous, dit Jacques, qui avait repris sa belle assurance d’avant

-          Je suis le professeur Abribus, autrefois, je m’occupais des transports publics en zone désertique, à présent, je suis responsable du transit des voyageurs de cet hôtel, c’est pourquoi vous me voyez ici !

-          Mais on ne vous voit pas !

-          C’est parce que je suis invisible

-          Mais pourquoi ?

-        C’est pour éviter aux autres d’avoir des a priori sur mon physique, les Humains sont si méchants et si impitoyables…

-          Vous étiez tellement laid ? Questionna Juliette

-          Oh, pas vraiment, mais vous savez, dès qu’on ne fait pas un mètre quatre-vingt, qu’on n’est pas  blond, mince et bien sapé…

-          Et aussi très riche, dit Juliette. Mon papa n’est pas blond, mais il est grand et mince, ajoutat-elle fièrement

-          Mince, faut dire vite, fis-je en me tournant vers lui, quant au costume…

-          C’est les vacances, dit Jacques, on a le droit de se relâcher un peu, non ?

-         Oui, mais un pantacourt à carreaux vert et rouge avec un tee-shirt rayé bleu et blanc, ça n’est pas vraiment le top  du bon goût, ajoutai-je en ricanant

-          Moi j’aime bien, dit Juliette

-          C’est normal, c’est votre père, dit la voix, quant à vous, fillette, il faut que je vous félicite, je vous trouve très élégante…

-          Merci Monsieur, c’est très gentil de votre part, dit Juliette, vous aimez le rose ?

-          Naturellement, cela sied très bien à votre teint jeune et frais

-          Verdurette s’est moquée de moi, tantôt !

-          Verdurette, cette commère sotte et méchante ? M’étonne pas, elle se croit la plus belle d’entre toutes les grenouilles, elle ferait bien de surveiller sa ligne, celle-là, si elle continue, m’est avis qu’elle va bientôt éclater !!

Juliette pouffa de rire à cette évocation

-          Bon, ce n’est pas le tout, dit la VOIX, ne perdons pas notre temps en bavardages inutiles, il vous faut répondre maintenant à ma question si vous voulez poursuivre votre route !

-          Si c’est page qu’il faut répondre, on a déjà répondu, dit Juliette

-          Ce serait trop facile, dit la voix, voici ma question : comment obtenir 1000 avec seulement huit 8 ?

-          J’sais pas, dit Juliette

-          Moi non plus, ajoutai-je, j’ai toujours été nulle en maths depuis le primaire…

-          Réfléchissez, dit la voix, je vous donne un quart d’heure…

 

(à suivre)

Publicité
Publicité
Commentaires
Les jardins de Calude
Publicité
Les jardins de Calude
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 202 605
Publicité