Le petit corsaire bleu (extrait)

Voici le passage concernant les porte-plumes :

A la récré, on fait du troc, des échanges de buvards, de points chèques chic ou d’images Suchard, ou de n’importe quoi contre n’importe quoi. Sans connaître vraiment la valeur des choses. Et nos parents s’étonnent et nous réprimandent quand ils se rendent compte que certains objets leur appartenant ont disparu. Un jour, une copine est même allée puiser dans la boîte à bijoux de sa mère et a échangé les bagues en or et les diamants de celle-ci contre de vulgaires figurines qu’elle convoitait. Heureusement, le maître s’en est aperçu et a fait rendre le tout à la famille en lui faisant jurer de ne plus recommencer.

A dix ans, on n’a pas le  sens des vraies valeurs, ou plutôt, ce qui en a le plus à nos yeux, c’est ce que nous fait le plus envie.

L’autre jour, Douce est arrivée avec un joli porte-plume en ivoire, avec une loupe ronde au dessus au travers de laquelle on pouvait voir le Mont-Saint-Michel, c’est son père qui lui a rapporté lors de l’un de ses déplacements ; toute la classe l’envie et aimerait bien posséder le même. Mais on n’en trouve pas ici, dommage. Le maître lui a demandé de ne plus l’apporter, car ça distrait les élèves. Nous devons nous contenter de nos vieux porte-plumes, qui nous font une bosse sur le majeur de la main droite, à force de les serrer entre nos doigts. Le mien est recouvert en permanence d’encre violette, ma mère a dit que ça ne fait pas distingué, mais je n’y peux rien, il faut bien écrire.

Comments

[cloclo]

oui, mais je n'ai plus trop ces souvenirs en tête, l'école ne m'a guère marquée, j'ai le souvenir de mes maîtres et maîtresses, mais pas trop de nos occupations du moment.

[emma]

merci

les pleins et les déliés... l'odeur de l'encre aussi