Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les jardins de Calude
18 novembre 2013

AMOURS VIRTUELLES

vieux-type-agrave-l-ordinateur-et-grincheux-thumb4787834

 

On échangerait de longues lettres, par Internet, bien sûr, il faut être de son époque !  Police Times new roman, taille 14, c’est plus confortable pour la vue. Comme tu aurais beaucoup d’humour, tu me dirais :  eh, oui, c’est peut-être le temps d’un nouveau roman. Je t’enverrais trois émoticons de rire, et on piafferait chacun de son côté, assis à notre petit bureau, l’un  au sud, l’autre au nord, en attendant l’heure d’une hypothétique visite.

On poursuivrait nos rencontres virtuelles, tous les jours à la même heure, après les petites corvées journalières, lit tiré à quatre épingles, caresses  du plumeau sur le buffet fatigué, épluchage des légumes de saison pour la soupe du soir, visite du facteur, étude du journal en commençant bien, sûr, par la nécrologie…

Après la sieste, on se raconterait nos petites aventures, la visite chez l’ophtalmo et les cours accélérés d’informatique. J’essaierais de te taire mes petites tracasseries habituelles, l’avantage, c’est qu’à distance, on peut cacher à l’autre l’étendue de sa souffrance. Pour te mettre sur la voie, je t’enverrais quand même un discret smiley  de douleur.

Le soir, au clair-obscur de nos maisons, on se reparlerait, avec des mots très doux, chuchotés même, je t’imaginerais dans ton fauteuil Voltaire, sous la lumière tamisée, la pipe à la bouche, ta jolie mèche de cheveux blancs retombant un peu sur ton œil gauche, je te trouverais même beau malgré ton âge, et toi tu me dirais : ma chérie, tu es absolument ravissante. Mes lèvres s’élargiraient un peu aux commissures et mes pommettes rosiraient de plaisir. J’aurais à nouveau vingt ans. Lol.

Je garderais ma maison proprette dans le cas d’une improbable visite, je me ferais coquette comme en ta présence, je m’efforcerais d’être gaie même en cas de coup dur. La nuit, je rêverais de toi,  nous marcherions bras dessus bras dessus sur le petit chemin qui suit le cours de la rivière derrière chez moi, on cueillerait des fleurs, des bleuets, des coquelicots et quelques épis de blés pour faire joli, les papillons nous ouvriraient la route et les oiseaux nous accompagneraient de leurs chants…

Sur nos claviers usés et nos versions périmées de windows, on accepterait les défaites, on attendrait la venue du dépanneur avec abnégation et espoir et on supporterait sans broncher les longs silences imposés par les défaillances d’un système largement dépassé par les avancées fulgurantes des technologies de pointe …

Pendant quelques longs jours,  on souffrirait sans mot dire, chacun dans notre coin,   avec ferveur et courage et en attendant la résolution de la panne qui sonnerait l’instant joyeux et béni de nos retrouvailles...

Ca serait chouette, non ?

cloclo

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Pardon pour la répétition, je n'ai pas compris pourquoi...
Répondre
A
J'ai connu ça mais je ne renouvellerai pas , cela fait mal lorsque l'un disparait à jamais
Répondre
M
Drôlement chouette ! Quand t'y mets-tu ?<br /> <br /> Bien trouvée la photo.
Répondre
Les jardins de Calude
Publicité
Les jardins de Calude
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 202 529
Publicité