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Les jardins de Calude
7 septembre 2012

Une histoire de cocottes

poulettes

 

 

Lundi – Il y a eu de l’animation aujourd’hui à la maison, cela m’a fait un peu oublier que demain c’est la rentrée et que c’est mon premier jour de classe. Et moi, je ne veux pas aller à l’école. C’est normal, je n’ai que deux ans et demi, et deux ans et demi, ça fait un peu tôt pour aller en classe. Mais mes parents n’ont pas le choix, ils travaillent tous les deux et ils m’ont promis que je n’irais que le matin, l’après-midi, je ferai la sieste chez Corinne, la meilleure amie de maman.

Tout à l’heure, j’ai aperçu  une forme blanche au fond du jardin, j’ai cru que c’était Tempête, mon gros chat, qui est blanc, mais Tempête s’est soudain dédoublé et j’ai vu deux silhouettes à plumes qui déambulaient gracieusement sur leurs petites pattes et se dandinaient tranquillement en picorant dans l’herbe. J’ai appelé maman. Ah ! Les coquines, elles se sont enfuies du poulailler de Valérie et sont passées à travers les trous du grillage. Voulez-vous déguerpir, méchantes poulettes ! J’aurais voulu les caresser, mais maman m’a dit qu’il ne fallait pas être familier, car après elles allaient revenir. Mais maman ne sait pas chasser les poules, il a fallu appeler Valérie.

Maman a dit à Valérie : ce n’est pas qu’elles me gênent, vos poules, mais j’ai peur pour elles à cause des chats. Le mien est un gros feignant, mais le gros jaune est redoutable, il aurait vite fait de les égorger. Le mari de Valérie a dit : eh bien, ça leur fera une leçon, si elles se font manger, tant pis pour elle. Maman a dit qu’elle ne voulait pas de ce genre de carnage chez elle, qu’elle souffrait déjà suffisamment quand le chat  tuait une souris ou un  petit oiseau.

Tandis qu’on discutait tous ensemble, on s’est aperçus que les poulettes avaient tranquillement regagné leur territoire. On a cherché par où elles avaient pu passer, mais on n’a pas vu où. Ah ! Les coquines. Le mari de Valérie a dit : c’est bon, on va les gaver, comme ça, dans peu de temps, elles ne pourront plus passer au travers des trous. Et il a ajouté : et si elles continuent à fuguer, je leur couperai les ailes, voilà !

Mardi matin. Je me suis couché tôt hier soir, car il fallait se lever pour aller à l’école. J’ai rêvé que les poules de Valérie étaient rentrées dans la maison et qu’elles se promenaient dans ma chambre, je criais : venez  les cocottes, on va bien s’amuser. Et je leur tirais la queue et je leur arrachais les plumes pour voir si ça leur plaisait, ça n’avait pas l’air de les déranger, et même, j’ai tiré tellement fort que je me suis retrouvé avec un gros tas de plumes dans la main. Je les ai envoyées toutes en l’air, c’était super de les voir voleter ça et là au dessus de mon lit tandis que je tentais  de les attraper.  C’est à ce moment là que maman a dit : debout, mon chéri, c’est l’heure… allons, Lucas, un petit effort, on est déjà bien en retard…

Mardi après-midi. J’ai dormi au moins trois heures de suite chez Corinne, j’en avais besoin, avec toutes ces émotions de la matinée !

Mercredi matin. Gros titre du Journal local : Un enfant échappe à la vigilance de son école, il a été retrouvé errant dans les rues de V. Suivent tout un tas d’explications dont celles-ci : Il est flagrant que les grillages qui ceinturent le groupe scolaire, tant élémentaire que maternelle, ne sont pas étanches. Un important trou était hier par exemple encore visible côté école élémentaire et, par endroits, l’espace entre la base de la clôture et le sol atteint plusieurs centimètres. Un espace suffisant pour qu’un gamin de 2 ans et demi puisse se faufiler. Puis suivaient un tas d’allégations expliquant que l’établissement est surchargé, que le nombre d’enseignants et d’encadrants est insuffisant, 180 élèves pour la maternelle, ce qui est énorme…

Lucas : J’ai voulu faire comme les poules. C’était trop tentant. Et puis j’ai profité de ma petite taille, peut-être que l’année prochaine, j’aurai trop grandi et grossi comme elles. Je savais que ce n'était pas bien, mais j'étais tout de même rassuré en me disant qu'à moi, au moins, on ne couperait pas les ailes ! Papa et maman ont dit : mais qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? C’est drôle, les adultes n’ont aucune imagination, c’est pourtant pas si difficile à comprendre ! Ils ont ajouté : on va le garder encore un peu à la maison, il ira à l’école à la rentrée de Noël. Ouf, me voilà tranquille pour un moment. Valérie m’a promis de m’emmener voir les petits poussins nouveaux nés et pour me faire plaisir, elle m’a donné un gros œuf tout frais, maman a dit : tu ne le mérites pas vraiment, mais elle m’a tout de même embrassé et m’a dit qu’elle me le cuirait ce soir à la coque.

 cloclo

 

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Commentaires
C
En fait, j'ai combiné deux événements véridiques presque simultanés, l'intrusion de deux poulettes du voisin chez moi cette semaine, et un article du journal relatant la "fugue" du petit écolier de la même manière. C'était vraiment trop tentant. j'ai fait tout de suite le rapprochement et ça a donné ça ! Bises et bonne soirée.
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M
Si les poules donnent l'exemple il n'y a plus qu'à le suivre. Ouf ! ce petit fûté est tranquille jusqu'au début de l'année prochaine.
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