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Les jardins de Calude
1 décembre 2011

Aujourd'hui, jour anniversaire...

PLANET2

 

Mort, comment te définir ?

 

Mort, comment te définir ?

La mort, c’est celle qui brutalement vide les cœurs et nous projette dans des abîmes sans fond, comme un astre égaré en quête de sa planète aimée.

Les mots favoris de la Mort : derniers instants, jamais plus, définitif, absence, départ…

Quand ce qui fut ne sera plus, l’âme orpheline, mue par la puissance de ses propres pensées, se téléporte dans des sphères inconnues, là où l’on voudrait retrouver celui ou celle que l’on a perdu, aimé, soigné jusqu’au dernier jour. Pour tenter de le rejoindre, on devient fétu de paille, feuille morte un soir de novembre, flocon de neige en hiver, embrun sur une côte sauvage, brumisateur de toutes nos douleurs éclatées. D’une insoutenable légèreté, notre esprit s’affaire à regagner le pays inconnu de la Mort.

Pour tenter d’oublier l’irréparable injustice et surtout pour nous faire pardonner le fait que nous vivons encore.

La vie est mouvement, agitation, brouhaha, élan et espérance, la mort est figée, silencieuse, discrète et mystérieuse. La vie se décrit par des qualificatifs : elle est heureuse, insouciante, merveilleuse, manquée ou miséreuse, la mort ne se décrit pas. Aucun adjectif ne peut la qualifier. Elle est la Mort, c’est tout.

La Mort, c’est le silence, un silence habité par des signes imperceptibles que seule l’âme prête à les recevoir peut capter. La mort nous parle, elle nous appelle, nous interpelle, nous envoie ses messages. Parfois, nous ne les entendons pas. Parce qu’il est trop tôt encore. Nous les percevrons mieux lorsque nous aurons fait la paix en nous-mêmes. Quand la colère s’éteindra, quand les vents de la révolte tomberont, quand nous nous serons enfin réconciliés avec nos morts.

Je veux dire : quand nous ne leur en voudrons plus de nous avoir quittés si tôt, si brutalement. Ce que certains d’entre nous nomment Faire son deuil.

Faire son deuil n’existe pas, c’est une construction de l’esprit. On ne fait jamais son deuil. On réapprend à vivre d’une manière différente, nouvelle, mais l’absent est et sera toujours là, il ne nous quittera pas, il habite nos vies, juste un peu à l’écart, discret, indulgent, amusé  même parfois, il nous regarde vivre en chuchotant à notre oreille, en nous félicitant, en nous réprimandant, en nous encourageant ou en nous offrant ses conseils.

Nos morts sont le décor planté d’une œuvre nouvelle dont nous formons la perspective, le premier plan. C’est un tableau vivant, qui se renouvelle sans cesse, qui se nourrit de nos vies, de nos espoirs, de nos motivations renaissantes.

De nos efforts à rebondir et à retrouver en nous la force de vivre par la puissance de nos imaginaires, d'une créativité sans cesse renouvelée, de notre envie de nous réaliser pleinement malgré les manques,  l’absence, la solitude, en redevenant joyeux comme avant, et tout simplement nous-mêmes.

Faire en sorte qu'à chaque instant du  reste de notre vie, NOS morts puissent être fiers de nous.

Et que leurs rires se mêlent à nos rires retrouvés.

Nos morts ne sont pas morts. Ils sont dans notre mémoire et notre souvenir. Ils cesseront d’exister quand plus un seul d’entre nous, ceux qui les ont connus et aimés ne pensera ni se souviendra de lui.

Notre mort réelle et effective coincidera exactement avec le moment du dernier souffle du dernier de nos proches.

Mais pas avant.

CLOCLO

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