Première fois
Première fois,
celle où, empreinte de mystère,
on lit dans les yeux d’une mère
ravie dans ses étonnements
d’embrasser son premier enfant,
O le premier jour sur la terre,
prémices des ans à venir,
attente du premier sourire
puis avec l’aide de papa,
la joie d’offrir ses premier pas,
que l’on avance ou que l’on tombe
qu’on tremble quand l’orage gronde
on se rassure entre ses bras.
Première fois,
où l’on découvre la parole
et aussi que les oiseaux volent
que l’on peut arracher les fleurs
ou les longs cheveux de sa sœur,
que l’on peut déchirer les livres
ainsi que les ailes des mouches
faire des bulles avec sa bouche
s’oublier même dans sa couche
hurler jusqu’à épuisement
juste pour faire l’intéressant,
où l’on découvre des sorcières
et des fées aux bonnes manières
des histoires à dormir debout
que papa s’endort avant vous.
Première fois,
où , vaillant, l’on part pour l’école
et que maman, la larme à l’œil
vous abandonne sur le seuil
mais soucieux de sa dignité
on se refuse de pleurer,
O sentiment de l’abandon
O vertiges des grands pardons
première idée des choses utiles
et qui vous rendent un peu fébrile,
puis désir fou d’indépendance
l’envie de quitter son enfance
au profit de sa liberté.
Première fois,
où l’on rougit sans vraie raison
où le printemps est la saison
où l’on découvre enfin le monde
dans le clair regard d’une blonde
celui d ‘une piquante brune,
on fait les yeux doux à la lune,
premier baiser, premier émoi
et l’Amour avec un grand A
tout nous paraît définitif
et la vie un superlatif,
puis on s’embrasse sur la bouche
pour la première fois l’on couche
avec un homme, et l’on s’endort
heureuse et nue entre ses bras.
cloclo, 24 juillet 2011