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Les jardins de Calude
14 avril 2012

Un métier difficile

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Viens ici, sale petite peste, tu as encore mis ton derrière dans la boue et te voilà toute crasseuse, on dirait que tu le fais exprès, le jour où maman t’a mis ta plus belle robe… Tu n’as pas honte ? Tiens, pour ta peine… prends ça…et encore ça…sur tes petites fesses roses… on ne frappe plus les enfants ? Mais depuis quand ? Ca n’a jamais fait de mal à personne, une fessée… allez méchante et ne recommence plus… pour ta punition, tu iras au lit sans manger…et plus de dessert ni de tagadas ni de chamalows avant dimanche. Inutile de pleurer. Compris ?

Allez, ça sert à rien de faire la tête, tu sais  que c’est pas beau de bouder ? Maman a dit que ce n’était pas beau ! Il faut que je le répète ?...Viens que je te déshabille, hou là là, elle te serre, cette robe, tu as encore grossi, ça t’apprendra à manger des cochonneries ! Va falloir te mettre au régime...Voilà, viens que je t’enfile ton pyjama …mais arrête de gigoter, on croirait un ver de terre…Bon, t’as encore mis des chaussettes trouées, celles-là, on va les jeter, pas besoin d’encombrer les armoires avec des vêtements qui ne servent plus. Maman t’en achètera des nouvelles pour son anniversaire, ou à Noël, si le père Noël est généreux…et aussi une poussette et une paire de lunettes en relief, pour voir la nouvelle télé.

Dors bien, mon poussin, et vite, et ne te relève pas surtout, maman en a marre de tes caprices, si tu n’écoutes pas maman, maman va t’enfermer à double tour, et tu seras punie et tu ne verras plus tes dessins animés préférés …compris ? Encore une histoire ? Mais maman te les déjà toutes racontées, maman est fatiguée, maman n’a plus de livres, maman en demandera aussi au père Noël, promis, bon ça suffit maintenant ! Oui, je tape du pied, oui, je m’énerve, oui, je suis à bout…

Ouvre la bouche, ouvre la bouche, oui, tu les mangeras, ces épinards, c’est bon pour la santé, et ça donne des gros bras, quoi ? Papa a dit : ne la force pas, tu vas la faire vomir, et bien moi je dis : il faut que tu manges, et que tu termines ton assiette ! Non, on n’est pas toujours d’accord, ton père et moi, et c’est normal. C’est maman qui commande, ici, na ! Mais qui m’a donné une gamine aussi insupportable ? Allez, mange !

Non, je ne t’ai pas cassé un bras, j’ai juste tiré un peu dessus !

Te voilà encore toute barbouillée, à la baignoire, et que ça saute ! Oh, il faut encore que je te déshabille, c’est assommant, j’en peux plus moi, de t’habiller et de te déshabiller toute la journée, avec tous ces petits boutons, bon, je vais te mettre un truc plus simple, on va aller voir dans l’armoire. Mais quelle pagaille, cette commode, tout est mélangé, allez, va ranger, ça t’occupera, tu seras quitte de faire des bêtises en attendant…quoi, tu n’as rien fait depuis tout ce temps, ah, ça ne va pas se passer comme ça, viens ici, que je t’arrache une jambe, si, tu l’as mérité !

 

Tu vas voir, si l’oncle Jojo s ‘en mêle et que je l’appelle à la rescousse, il aura vite fait de la ranger, ta chambre,   s’il est dans ses mauvais jours et qu’il pique l’une de ses grosses colères habituelles, ce sont tes joujoux qui vont être écrabouillés en trois minutes, méfie-toi, il est jaloux, l’oncle Jojo, et il a beaucoup de force quand il saute à pieds joints sur les choses, surtout celles qu’il n’aime pas, en tout cas, je t’aurai prévenue, ma cocotte…

Oh là là, j’ai tiré un peu trop fort, tu es moins belle, maintenant, mais tu l’a cherché aussi, il ne faut pas pousser maman à bout, mon trésor. Allez, ne pleure pas, viens dans mes bras, mon amour, maman va te faire une jolie toilette et même te mettre un peu de maquillage, tu verras, tu seras la plus belle des petites filles.

Allez, viens que je te recoiffe ! On va te mettre des paillettes. Et aussi un petit nœud rose ! J’ai sorti ta plus belle robe, la longue en satin avec des volants,  celle que tu préfères, comme ça on ne verra pas, pour la jambe… et tes plus beaux souliers, tes souliers de vernis noir, tu vas être une princesse, allez, viens, mon coeur adoré, viens faire un gros câlin à maman, maman t’aime, tu sais, pour maman tu es le plus beau des bébés…

 Tu boudes encore, vilaine ? Tu sais que ça va encore fâcher maman ? Ah ! C'est pour ça ! T’en fais pas, chérie, ta jambe, on va la recoller !

cloclo

 

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