TR(O)UE LOVE
TR(O)UE LOVE
Je voudrais vous parler des amours de naguère
qui duraient une vie et avaient l’air sincère,
on s’offrait vierge et pure au jour du mariage
exécutant sans plainte les tâches du ménage,
puis arrivait bien vite une bande d’enfants
qui vous prenait la vie, occupait votre temps,
le mari au dehors, l’épouse entre les murs
l’aïeule au coin du feu, il fallait qu’on endure
aussi la belle-mère et le tonton Mathieu.
On vivait en plein air, on avait l’air heureux,
parmi les champs de fleurs, respirant un air pur
loin de la pollution et des gaz des voitures.
Aujourd’hui, y a des trous dans nos vies amoureuses,
des griffes aux contrats, plus de familles nombreuses,
fi de la fidélité, on varie les plaisirs,
l’amour n’est plus de mise, mais juste le désir,
Ya des trous dans la couche intime de nos vies,
l’ozone se fissure, disparue la nature,
les campagnes se plient aux dictats imbéciles,
on va cueillir les fleurs dans les parcs des villes,
on jette dans les tris d’inutiles chaussettes
qu’avant on reprisait sans se prendre la tête !
A nos défunts true love, à nos amours d’antan,
qui ignoraient les trous de leurs emplois du temps
je lance un SOS à toutes déchirures,
aux accrocs, aux lézardes, aux multiples blessures
que m’imposent la vie, sans pourtant souhaiter
les retours en arrière, mais le pouvoir d’aimer
qui me sied pour le temps que mon cœur me l’impose,
me laisser respirer le parfum d’une rose,
exhaler les élans de mes amours sincères,
prévenir les dangers qui polluent l’atmosphère.
Qu’on arrête les guerres, que l’on comble les dettes,
des trous de la sécu et des trous dans la tête
on ne nous parle plus. Aplanir la misère,
abolir en ce monde en manque de lumière
les troue love de la vie, l’abîme des cratères,
chaque creux de la vague, les centrales mortelles,
pour rendre à nos regards leur restant d’étincelles
et croire encore un peu à la vie éternelle.
Cloclo, 8 janvier 2012