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Les jardins de Calude
31 octobre 2011

Un rêve récurrent

Gare

 

Dès que je ferme les yeux, l’aventure commence. Et toujours sur ce même quai de gare. Je me vois debout, immobile, attendant, mes valises à la main, que quelqu’un me rejoigne. Non, ça doit être à Orly, où atterrit ton avion, tu devrais en descendre, mais je ne te vois pas. On est bien à l’aéroport et pourtant, pourtant, je vois un train qui passe, qui roule à vive allure et ne s’arrête pas.

 Dans mes rêves, il y a toujours du monde ; une foule dense, pressée, qui me croise, me contourne, m’ignore. Ne m’adresse jamais la parole. Je suis toujours seule au milieu de la foule, assise sur mes valises,  j’attends.

Ca peut être  aussi un arrêt d’autobus, impossible de décrire l’endroit ; mes rêves me promènent toujours en de nouveaux lieux, et toujours en terre inconnue. Des lieux souvent hostiles, étrangers, des rues qui montent ou descendent à pic, des chemins parsemés de pierres et d'embûches ,des routes bordées de précipices. Des voitures qui dérapent, des camions qui dévalent, des catastrophes toujours incontrôlables. Rien ne se passe selon mes désirs, je me sens en danger, menacée, je ne suis jamais en sécurité dans mes rêves.

Une seule certitude, une seule situation récurrente, c’est que je t’attends, que je t’attends inlassablement quelque part, dans des endroits toujours différents, ou improbables, et que tu ne viens jamais. Ou alors, si parfois je te croise, ou pense te reconnaître, tu passes devant moi sans t’arrêter, sans me jeter un regard.

Combien de temps peut durer cette attente ? Aucune idée. J’ai l’impression que plusieurs événements se déroulent en même temps, que les lieux, les gens changent instantanément, mais que moi, je reste là, plantée avec mes bagages, avec l’angoisse indicible de l’attente. Parfois, j’aperçois une silhouette, je me mets à espérer, mais non, c’est un parfait inconnu.

 Parfois c'est une tête familière, quelqu’un qui s ‘arrête, m’embrasse, quelqu’un qui apparemment me connait bien, mais sur lequel je ne peux mettre aucun nom. Je le repousse gentiment, lui n’insiste pas et passe son chemin.

Voilà succinctement le contenu de mes rêves, un voyage inutile parsemé de mes vaines attentes. Je suis heureuse à mon réveil de constater que tout ceci n’était qu’un épisode onirique et irréel pris sur le temps de mon sommeil.

Mais je garde l’ espoir qu’un jour, au détour de mes paysages inventés, tu viennes me délivrer en me faisant un signe, qur tu me prennes par la main et me conduises, l’espace d’un instant, dans ces contrées oniriques pour partager avec moi le fruit de nos imaginaires enfin rassemblés.

 

cloclo

 

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Commentaires
S
Je ne me pose pas de question quant à ce rêve, si on cherche on trouvera toujours quelquechose de négatif. Je trouve simplement que ce texte est beau.
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L
Penses-tu réellement, Cloclo, que notre présence sur terre doit forcément servir à quelque chose ? ... Quant à la dernière phrase, "partager le fruit de nos imaginaires enfin rassemblés" : Belle formule, qui me rappelle ceci, de Jacques Salomé : "La véritable intimité est celle qui permet de rêver ensemble avec des rêves différents."<br /> LOIC
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M
Chacune de vous a raison, la vie est au fond un grand voyage inutile mais nous avons tous, plus ou moins, réalisé quleque chose pendant ce trajet.<br /> Il y a une douleur mais aussi un espoir derrière ce rêve récurrent.
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C
J'espère que la vie réelle n'est pas un voyage entièrement inutile, sinon, à quoi servirait notre présence sur terre ? Nous avons tout de même réalisé quelques belles choses, non ? Allez, Emma, creuse un peu, et je suis sûre que tu vas trouver !
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E
"Voilà succinctement le contenu de mes rêves, un voyage inutile parsemé de mes vaines attentes."<br /> en quoi est ce différent de la vie, Cloclo ?
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