Mon prestidigitateur
Il vit sa vie à fond la caisse
me pose souvent des lapins,
d’autres diraient : chapeau, l’ artiste,
exhibant chaque jour ses prouesses,
jongleur avec adresse,
coupe les femmes en deux, et les cheveux en quatre,
escamote mes sentiments,
disparaît, reparaît à sa guise,
de son art connaît la maîtrise,
sait mieux que quiconque en tirer les ficelles
ainsi que son épingle du jeu…
Me joue souvent des tours pendables,
dans lesquels –hélas- parfois je tombe,
m’appelle sa douce colombe,
me dissimule ses gimmicks
et m’amusant de ses mimiques
me fait avaler ses couleuvres,
sûr, il a plus d’un tour dans son sac,
mon prestidigitateur…
La vie avec lui serait magique
s’il n’était aussi manipulateur,
moi qui ne suis plus bon public
lasse de lui donner la réplique
et de jouer sa partenaire
ou seulement son faire-valoir,
j’en ai ma claque de cet enfer
de l'amour à couteaux tirés,
bien envolées mes illusions,
et s’il me prend souvent pour cible
désormais n’ai qu’un seul désir :
disparaître sous sa baguette
et ne plus jamais revenir.
© cloclo, novembre 2013