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Les jardins de Calude
28 août 2012

Plus jamais

zolan10*

Ça a débuté comme ça : un regard furtif, un frôlement léger, quelques minauderies de gamine, une robe de coquette qui virevolte un peu plus que d’habitude, un bonbon que l’on vous tend, le plus gros du paquet, plus bleu ou plus rose que tous les autres. Des joues d’enfant qui s’empourprent, un fard que l’on dissimule en tournant brusquement le dos. Ça commence toujours ainsi, ces petits jeux d’enfance que l’on croirait sans conséquence. Et puis, crac, la belle au bois dormant se réveille, le petit prince s’enfuit en courant sous la menace d’un baiser trop longtemps attendu. D’un baiser qu’il ne donnera peut-être jamais, mais que la princesse, devenue femme, espérera longtemps encore.

On ne se guérit jamais de l’enfance. Et encore moins de ces amours fragiles, qui portent en eux tant de pureté, tant de promesses de bonheur. On n’oubliera jamais son premier amour, celui pour qui votre cœur a tant soupiré, tant imaginé au plus secret de soi le voir s’épanouir au grand jour, mais que la vie et ses aléas ont pourtant définitivement dissous dans les abîmes du quotidien, de la routine,  bien loin des beaux rêves de jeunesse. Vous poursuivez votre chemin séparément et dans une autre voie, mais cet amour vous accompagne, vous n’avez pu vous en débarrasser vraiment et de temps en temps, ils vous reviennent à la mémoire ces doux instants de silence et de non-dits, où les mots pesaient moins lourds sur la balance que les regards bavards et le plus disert des sous-entendus.

O la pudeur de l’enfance, qui, à la fois se donne et se protège, comme si elle avait compris qu’il n’est pas encore venu, le temps des tendres aveux et des douces caresses…

Ça a débuté comme ça, et ça a fini récemment si tristement, un petit encart de quelques lignes dans le journal qui vous bouleverse. Votre cœur fait un grand bond dans votre poitrine qui menace d’éclater. Non plus de joie, ainsi que dans ce passé lointain où vous partagiez à deux tant de jeux et tant de simples petits plaisirs, mais de désarroi devant ce constat inéluctable, cette triste certitude qui s’impose brusquement à vous, malgré les espoirs que vous nourrissiez encore un peu, en dépit de la distance et des années écoulées…et qui d’un seul coup s’écroulent. Ce sont deux mots cruels, impitoyables, définitifs, qui vont s’échapper de vos lèvres et s’abîmer brutalement dans les profondeurs d’un puits sans fond, et qui vous renverront sans doute, juste avant de disparaître, la voix implacable de leur terrible écho : PLUS JAMAIS…

 

cloclo

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Commentaires
M
Un début et une fin brusque et inattendue...<br /> <br /> entre les deux, la vie, simplement la vie écoulée et qui soudain se rétrécit. Bel hommage à ce premier amour.
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L
Délicieux comme un bonbon; acide, aussi, comme un bonbon au citron ...<br /> <br /> LOIC
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