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Les jardins de Calude
8 avril 2009

JEUX D'ENFANTS

marelle

Souvent, vers les quatre heures
je rejoignais ma soeur,
qui jouait à la marelle
en poussant devant elle
un palet de bois plat,
sur le pavé, tracés,
numéros à la craie
et quelques traits grossiers
tous un peu de guingois.

On sautait vers le ciel
comm' on bondit de joie
de la terre à l'enfer
qui rappelait la guerre,
demi-tour vers le jour
cloche-coeur vers l'amour
vers nos amis, nos frères
O ces jeux d'autrefois !

On s'exerçait aux billes
et puis de temps en temps
on invitait les
quilles
pour fair' un brin d'épate,
quand parfois l'une d'elle
nous chipait deux
agates
ou nos plus beaux
calots
on lui tournait le dos,
vexés comme des poux
recomptions à genoux
nos  boulets et nos pafs
puis reprenions ensuite
seuls nos jeux de poursuite.

On jouait à la corde,
au
ballon prisonnier
ou à la balle au camp,
on se massait en hordes
en criant : "à l'attaque"
épervier part en chasse
on se faisait des passes
en faisant attention
d'éviter le ballon
ainsi que la prison.

Les fill' s'mettaient par deux
en passant au milieu
d'une forêt de  bras
et chantaient à tue-tête

des chansons très bébêtes
qui parlaient d'alouettes
qui allaient se coucher
ou d'un' p'tite hirondelle
qui  volait notre blé...

Passera, pass'ra pas
doux refrain d'autrefois !
On se fichait bien d'elles
et de leurs ritournelles
nous, on était des durs
on pensait qu'aux voitures...

Notre botte secrète
c'était la barbichette,
on se tenait en rond
en s'pinçant le menton,
malheur à qui riait
quand l'autre grimaçait !
Et ce sacré
fermier
qui marchait
dans son  pré
O eh ! O eh! O eh

avec  son fromag' blanc
qu'on battait jusqu'au sang
et nous  laissait souvent
des souvenirs cuisants...

Y avait colin-maillard
et le jeu du mouchoir
l'jokari, le yoyo,
houla oup et cerceau,
les jeux de balançoire,
y avait les scoubidous,
les ronds et les carrés
que l'on tressait debout,
pour plaire à une fille,
ou lui fair' un cadeau...

Si ell' nous trouvait beau
on pouvait espérer
d'elle un premier baiser,
échangé en secret
à l'abri des voyeurs
et des rires moqueurs,

ces petits baisers chastes
qui soudain vous dévastent,
ces simples jeux d'enfants
qui vous laissent des traces,
ces mimes du bonheur,
tous ces brouillons du coeur
cent fois remis au propre,
ces copies de l'Amour
que l'on rendra un jour
mais dans la cour des   grands.

© cloclo, 8 avril 2009

billes

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